Le mois de juin 2022 aura été riche d’enseignements sur l’état de la démocratie française. De manière inédite depuis l’inversion du calendrier législatif, le président de la République nouvellement élu ne dispose pas d’une majorité à l’Assemblée nationale. Avec 53,5 % d’abstention au premier tour des législatives, un record absolu, la politique semble ne plus intéresser les citoyens. Un épuisement démocratique, certainement alimenté par un débat politique fait de postures, d’absence de réflexions de fond, où ceux que l’on entend le plus ne sont le plus souvent pas ceux qui ont le plus à dire. À cause de ce cirque médiatique permanent, l’objet politique n’en finit plus de perdre ses lettres de noblesse. Et pourtant, l’abstention ne peut être une solution car une République sans républicains se dessèche et ouvre la porte au danger – la flamme de l’extrême-droite renaît sur le terreau de la désertion démocratique. Il y a donc urgence à repenser, à « Réveiller la démocratie », pour reprendre le titre d’un livre porté par l’Institut Rousseau et l’Observatoire de l’éthique publique qui paraîtra à la rentrée aux Éditions de l’Atelier, et à porter dans ce cadre des propositions inédites et originales pour revitaliser nos institutions démocratiques. L’occasion également de relire la note de Benjamin Morel qui fait le tour des propositions portées par l’Institut en la matière.
Au-delà du champ politique, les évolutions récentes du monde économique et financier prouvent également la justesse des thèses défendues par l’Institut Rousseau. En premier lieu, le krach des cryptoactifs, avec une valorisation passant de plus de 3000 milliards de dollars à moins de 800 millions en à peine six mois, montre toute l’étendue des dangers de ce nouveau far-west financier que nous avions dénoncée à plusieurs reprises, notamment dans une tribune collective parue en février dernier. En particulier, le krach des prétendus « stablecoins » a été analysé dans une note récente de l’Institut. Au-delà des cryptoactifs, la logique prédatrice de la spéculation sur les matières premières, qui alimente l’envolée récente de l’inflation, a également fait l’objet d’une analyse approfondie et de propositions pour en sortir.
Enfin, un des combats portés par l’Institut Rousseau depuis sa création, à savoir le verdissement de la politique monétaire, a fait l’objet d’avancées réelles, bien qu’encore trop timides, au cours des derniers mois. Nous faisons le point sur ces avancées dans une note qui nous permet de rappeler comment aller plus loin et plus vite dans ce domaine.