Le laboratoire d’idées de la reconstruction écologique et républicaine

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Les éditions de l'Atelier

Géopolitique du numérique – L’impérialisme à pas de géants

Il y a à peine une trentaine d’années, les technologies numériques étaient absentes de nos vies. La mondialisation progressive des échanges posait néanmoins les fondations d’un mode de vie où le numérique allait prendre une place importante, poussant les États à investir dans le développement des réseaux et des technologies utiles au marché et au militaire. Aujourd’hui, les propriétaires de ces technologies sont des acteurs privés souvent utilisés comme leviers de pouvoir par leurs États d’origine. L’approche géopolitique du numérique permet d’explorer la toile complexe des relations de pouvoir qui se tissent entre les puissances étatiques, le citoyen, et les multinationales du numérique. Ces Géants, Gafam et autres Big Tech, qui détiennent des réseaux de câbles sous-marins, des plateformes de services mondialement utilisées et une masse importante de données, développent aujourd’hui de véritables stratégies d’expansion territoriale. Leur omniprésence a engendré des rapports de dépendance inquiétants qui, avec le temps, risquent même de devenir un moyen de pression ou de négociation auprès des États. Voyage à la fois historique et géographique, ce livre nous donne à voir un nouveau théâtre d’opérations où, loin de l’utopie d’un internet sans frontières, l’impérialisme technologique avance à pas de Géants. Télécharger la table des matières

Par Ophélie Coelho, Ed. de l'Atelier .août 2023

Les Liens qui libèrent

Recension – « Le temps d’apprendre à vivre la bataille des retraites » de François Ruffin

Dans une actualité préoccupante marquée par un travail de déconstruction des fondamentaux de notre système de protection sociale, récemment l’assurance chômage et prochainement la retraite, signalons la parution d’un court ouvrage de combat de François Ruffin « Le temps d’apprendre à vivre, la bataille des retraites » aux éditions Les Liens qui Libèrent. Dans cet ouvrage bien enlevé et roboratif, l’auteur décide d’inscrire sa réflexion sur la sauvegarde de notre modèle de retraite dans le cadre plus large de la maîtrise du temps, celui d’un choix de vie associant le combat contre le produire et le consommer plus à celui d’une meilleure répartition des richesses, d’une plus grande justice sociale et de la protection de notre environnement. Il fait le choix de sensibiliser le lecteur sur les enjeux de la bataille des retraites, de lui fournir des clés de lecture pour mieux comprendre, au-delà des discours trompeurs, les véritables objectifs poursuivis par les réformes conduites depuis 30 ans et les risques pour notre modèle de retraite par répartition. Le gouvernement sous l’impulsion du président entend conduire une nouvelle réforme des retraites au plus vite et sans idée de compromis. Emmanuel Macron considérant que sa réélection lui octroie un mandat implicite des Français pour le faire. Selon Elisabeth Borne « notre système de retraite est une exception, alors que l’on part plus tard [à la retraite] chez la totalité de nos voisins européens », comme si le nivellement par le bas constituait un principe de gouvernement. Le projet du gouvernement annoncé le 10 janvier prévoit à titre principal le recul de l’âge de la retraite à 64 ans d’ici 2030 avec une étape intermédiaire à 63ans et 3 mois d’ici la fin du quinquennat et une notable accélération dans la mise en œuvre de l’allongement de la durée de cotisation, mesure votée sous la présidence de François Hollande. Pour obtenir une retraite à temps plein, il faudra, dès l’année 2027 et non plus 2035, avoir cotisé pendant 43 ans. Cette nouvelle durée de cotisation s’applique désormais à la génération née en 1965, âgée de 58 ans aujourd’hui, et non plus à celle née en 1973. Ce projet est assorti de quelques exceptions, sans véritable changement par rapport à ce qui existe aujourd’hui, pour tenir compte des carrières longues ou encore de la pénibilité de certains emplois. Sont aussi proposées quelques contreparties comme le relèvement de l’Allocation de solidarité aux personnes âgées (ex-minimum vieillesse) et une pension de retraite minimum à 85 % du SMIC pour les carrières à taux plein. La fin progressive des principaux régimes spéciaux a été annoncée. Un même principe dans la conduite des réformes : s’attaquer aux fondamentaux de notre système de solidarité et de répartition et accorder en contrepartie quelques concessions à la marge. Le Haut-commissaire au Plan, François Bayrou, sous le couvert d’apporter « à l’opinion civique des éléments précis sur la situation actuelle et les perspectives du système de retraite », n’hésite pas à reprendre la doxa sur le sujet et à aller à contre-courant des conclusions du dernier rapport du Comité d’orientation des retraites (COR). Il alerte les Français sur la fragilité de l’équilibre financier du système de retraite qui viendrait « peser de plus en plus sur la capacité économique du pays et son indépendance ». Selon lui, le système de retraite serait structurellement déficitaire avec un déficit moyen annuel à terme évalué à 2,1 % du PIB, soit 50 milliards d’euros, alors que le scénario le plus pessimiste du COR, fondé sur un taux de chômage à 7 % et un très faible taux de productivité (0,7), fait état d’un déficit moyen annuel en 2070 à hauteur de 1,5 % du PIB. Le COR n’exclut d’ailleurs pas un scénario excédentaire qui pourrait à certaines conditions être de l’ordre de 1,32 % du PIB. Enfin, les auteurs du rapport ne valident pas le bien-fondé des discours qui mettent en avant l’idée d’une dynamique non contrôlée des dépenses de retraite. Selon Philippe Laffon, l’ancien Secrétaire général adjoint auprès du Haut-Commissaire à la réforme des retraites, « les perspectives financières sont favorables à long terme en raison des réformes passées et de la démographie ». En conséquence et contrairement aux discours actuels, la soutenabilité financière à long terme de notre modèle de retraite par répartition n’est pas remise en cause. Cette assertion n’amène pourtant pas à écarter la problématique de son financement, non pour des raisons de durabilité et de permanence du système mais de justice sociale, les réformes paramétriques opérées au cours des 30 dernières années ayant eu toutes pour objectif de réduire sensiblement le taux de remplacement des pensions servies. C’est ce que nous rappelle François Ruffin dans son ouvrage. Dans un premier temps, tel un peintre exécutant sur le vif une pochade, il brosse un bref historique des luttes sociales à l’origine de notre système de retraite. Il rappelle comment le visionnaire, Jean Jaurès au début du XX siècle, bien avant notre sécurité sociale, a défendu contre les syndicats la loi sur la création des premières caisses de retraite : « Nous la votons pour avoir le principe, nous la votons malgré les sacrifices qu’elle impose à la classe ouvrière. Mais demain, nous vous demanderons un âge abaissé, une institution pour l’invalidité, demain nous vous demanderons dans la période transitoire une retraite plus élevée, une participation plus large des assurés à la gestion des caisses… » (p.23). Il cite parmi d’autres avancées l’instauration en 1956 du minimum vieillesse, élément de « cette révolution silencieuse qui s’opère alors » (p.25) avec pour conséquence un « taux de pauvreté des personnes âgées (qui) plonge, divisé par quatre en 15 ans » (p.25), en mars 1982 l’abaissement de l’âge de la retraite à 60 ans. L’auteur consacre ensuite avec force quelques pages à la « contre-offensive » (p.28) lancée dès la fin des années 80 par les gouvernements néolibéraux qui se sont succédé : la réforme Balladur de 1993 portant la durée de cotisation de 37,5 à 40 annuités dans le secteur privé et fixant le nombre d’années de référence pour le calcul du salaire de référence à 25 ans contre les 10 meilleures années auparavant et indexant la revalorisation des pensions sur l’inflation et non plus les salaires ; la

Par Moutenet P., Ruffin F.janvier 2023

Les Éditions de l'Atelier

Réveiller la démocratie

Économistes, politologues, journalistes et personnalités politiques de renom présentent leurs 70 propositions pour repenser la démocratie. Alors que 28% des Français et des Françaises n’ont pas été voter lors des élections présidentielles de 2022, Gaël Giraud (économiste et président d’honneur de l’Institut Rousseau) et René Dosière (ancien député et président de l’Observatoire de l’éthique publique) ont décidé de solliciter soixante-dix auteurs et autrices pour engager une large réflexion sur la transformation du système démocratique français. Matthieu Caron (directeur de l’OEP), Nicolas Dufrêne (directeur de l’Institut Rousseau) ainsi que Benjamin Morel ont assuré la direction d’ouvrage. Ils ont demandé à chaque auteur et autrice d’avancer sa grande proposition pour réveiller la démocratie : droit d’amendement citoyen, formation citoyenne tout au long de la vie, inversion du calendrier des élections présidentielles et législatives, jugement majoritaire, débouché politique du droit de pétition, éthique des affaires, contrôle démocratique des choix technologiques ou restauration des élections pour la Sécurité sociale constituent un échantillon des propositions les plus innovantes. Ces contributions sont signées par des personnalités engagées depuis de nombreuses années dans le débat public, telles que Thomas Piketty, Olivier Costa, Dominique Méda, Antoine Vauchez, Nicolas Dufrêne, Chloé Ridel, Dominique Bourg, Benjamin Morel, Corinne Lepage, Fanny Agostini, Matthieu Caron, Maxime de Rostolan, Rémi Lefebvre, Sarah Durieux, Axel Dauchez, Loïc Blondiaux, Paul Magnette, et bien d’autres encore. Cet ouvrage a pour ambition de devenir une référence destinée à fournir des propositions concrètes pour la refondation de notre démocratie et à engager le débat sur les transformations politiques nécessaires pour affronter les défis du XXIe siècle : crise de la représentation politique, changement climatique, hausse des inégalités sociales, démocratie dans la sphère économique, place des jeunes dans la démocratie…

Ouvrage collectifseptembre 2022

Éditions de l'Aube

D’une guerre à l’autre

Le 24 février 2022, l’invasion de l’Ukraine par la Russie nous a saisis d’effroi. La guerre est de retour en Europe et n’est pas une crise « de plus » parmi la succession de celles que nous connaissons depuis le début du XXIe siècle. Ce conflit bouleverse nos vies et remet en cause notre perception du monde. Il nous fait basculer d’un monde à l’autre. De la même façon que la Seconde Guerre mondiale a été le point de départ de la construction d’une Europe pour la paix, le conflit ukrainien pourrait être l’amorce d’une Europe puissante, capable de défendre ses intérêts et son modèle de civilisation. En 2022 comme en 1945, la guerre place le continent face à son destin. Elle le force à affronter son passé, mais elle lui permet aussi d’envisager autrement son avenir. Ce livre offre un récit aussi original qu’implacable du moment historique que nous traversons, en proposant des idées audacieuses pour que les Européens se montrent à la hauteur du défi auquel ils font face. Chloé Ridel, née en 1991, est la directrice ­adjointe de l’Institut Rousseau. Haut fonctionnaire, elle a travaillé plusieurs années au cœur de la machine européenne à Bruxelles, à Paris et à Bucarest.

Par Ridel C.août 2022

Odile Jacob

Une monnaie écologique

Une monnaie écologique a été écrit afin de penser la manière dont la politique monétaire peut apporter une réponse au défi majeur du financement de la transition écologique. Cela suppose de renoncer à une conception de la monnaie comme neutre ou néfaste pour l’activité économique et d’accepter d’assumer une « politique » monétaire qui repose sur des choix, plutôt qu’une « gestion » monétaire toute entière tournée vers la préservation, illusoire qui plus est, de la stabilité des prix. Le livre vise donc à proposer des pistes concrètes en ce sens, en utilisant la politique monétaire aux côtés d’autres outils de politique économique comme la politique budgétaire et fiscale ou l’action des banques publiques d’investissement et des agences spécialisés. À ce titre, il rappelle également comment l’utilisation de l’arme monétaire dans l’histoire a souvent été un élément de prospérité.

Par Dufrêne N., Grandjean A.novembre 2021

Les Petits matins

Les armes de la transition. L’intelligence collective au service de l’écologie

Face au changement climatique, l’immensité du défi a de quoi susciter la crainte et la paralysie. Ce livre se veut pourtant message d’espoir, en ce qu’il tente de montrer que l’intelligence collective, bien organisée, peut tracer concrètement la voie d’une sortie de crise. Réunissant aussi bien un climatologue, une juriste, un économiste ou un philosophe qu’un auteur de science-fiction, un vidéaste ou un général d’armée, entre autres, il démontre que chacun, dans sa pratique et sa discipline, détient une partie de la solution. L’une des armes de la transition. Ce sont donc quatorze experts qui ont accepté, ici, de répondre à un même ensemble de questions. Quelle pierre leur discipline apporte-t-elle à la transition ? Quels concepts ou certitudes ont-ils déjà forgés ? Comment transformer leurs conclusions en politiques publiques ? Quels éléments de programme pourraient ils souffler à un candidat à la présidentielle ? Etc. En préambule et en pages de fin, deux jeunes activistes ajoutent aux réflexions de ces contributeurs leur voix de citoyennes engagées pour le climat. Ensemble, loin de la peur et de la résignation, ils et elles ouvrent des pistes pour un futur non seulement vivable, mais enviable.

Ouvrage collectifnovembre 2021

Marie B

Vers la renaissance industrielle

La crise économique et financière de 2008 puis les « gilets jaunes » nous ont montré les dégâts causés par la désindustrialisation : fracture sociale et territoriale, sentiment de relégation voire d’abandon d’une partie de la population, etc. La désindustrialisation s’est aussi traduite sur le plan électoral par un vote de plus en plus favorable aux partis et leaders nationalistes-identitaires, Trump, Wallonie/Flandre, Catalogne… Depuis quelque temps, l’industrie est de nouveau « tendance ». Hier méprisée, l’activité industrielle est désormais au coeur des priorités – ou au moins des discours des politiques, qui y voient l’avenir de nos emplois et de nos économies développées. Or l’industrie d’aujourd’hui n’a que peu à voir avec celle d’hier, et celle de demain reste largement à inventer. Ce secteur connait de nombreux bouleversements qui questionnent son modèle et appellent à faire émerger une nouvelle approche et une nouvelle définition. « Digitalisation », « industrie du futur » ou « numérisation ». A n’en pas douter, ces concepts annoncent de vastes mutations – sachons nous y préparer. Nouvelles technologies, nouvelles compétences, nouveaux business model, nouvelles organisations, quelles sont les conséquences concrètes de la révolution en cours sur l’outil productif ? Quels seront ses impacts sur la manière de produire, (de la production de masse au savoir-faire sur mesure)? Quelle sera la place de l’homme dans l’usine de demain ? Grâce une présentation moderne, cartographie couleur, iconographie, encadrés… le livre, percutant et accessible, ambitionne de susciter le débat.

Par Voy-Gillis A., Lluansi O.novembre 2021

Les Petits matins

Géomimétisme. Réguler le changement climatique grâce à la nature

Quelle est notre meilleure alliée pour combattre le changement climatique ? La technologie pure, encore et toujours, comme le fantasment les tenants de la géoingénierie ? Non : la nature elle-même, à condition qu’on le lui permette. Le géomimétisme – en référence au « biomimétisme », c’est-à-dire le fait de s’inspirer de l’action de la nature – désigne l’ensemble des pratiques dont nous disposons pour piéger le carbone atmosphérique dans les sols et les organismes vivants, dans le respect des cycles naturels et de la biodiversité. Car, pour combattre efficacement le réchauffement climatique, il ne suffit pas de réduire nos émissions de gaz à effet de serre – même si c’est essentiel -, il faut aussi capturer le trop-plein de CO2 dans l’atmosphère. L’exemple le plus évident de géomimétisme est celui de la reforestation, à même de rafraîchir le climat. Mais on peut également citer le développement de l’agroécologie, l’élargissement des zones humides, le renforcement du permafrost ou encore la constitution de puits de carbone océaniques. Cet ouvrage pionnier détaille de façon claire et rigoureusement chiffrée l’intérêt de ces méthodes pour l’humanité et propose, en conséquence, des pistes réalistes pour des politiques publiques à la hauteur de l’enjeu. « Cet ouvrage essentiel fournit la démonstration qu’il est encore possible, aujourd’hui, de sauver notre monde. » Gaël Giraud, économiste.

Par Gilbert P.novembre 2021

La Découverte

Introduction à Antonio Gramsci

Journaliste et militant, Antonio Gramsci arrive à la tête du Parti communiste d’Italie dans les années 1920. Arrêté en 1926 et condamné à vingt ans de détention par le régime fasciste, il meurt en 1937 en laissant à la postérité ses Cahiers de prison, plus de 2 000 pages de réflexions aussi audacieuses que profondes sur l’histoire, la culture, la politique et la révolution. Cet ouvrage retrace la trajectoire biographique de Gramsci, avant d’aborder sa conception de la vie culturelle et des intellectuels, puis sa pensée du politique, avec les notions clés de société civile, de guerre de mouvement/position, de révolution passive, de transformisme et de césarisme. Des éléments de philosophie gramscienne sont présentés, dont l’affirmation selon laquelle « tout homme est un philosophe » et la reconstruction du marxisme en philosophie de la praxis. Ainsi sont posés les jalons essentiels qui conduisent l’idée-force d’hégémonie, qui contient et approfondit les autres apports majeurs de Gramsci.

Par Sperber N., Hoaren G.novembre 2021

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