Le laboratoire d’idées de la reconstruction écologique et républicaine

Les événements

Rousseau, un intellectuel du XXIe siècle Une série d'été autour proposée par Amaena Guéniot, Flora Champy et Matthieu Abgrall

L’Institut propose une série de notes estivale autour de la pensée de Jean-Jacques Rousseau. Rendez-vous chaque lundi pour découvrir les publications d’Amaena Guéniot, Flora Champy et Matthieu Abgrall Lire la série Découvrir l’auteur

Par Institut Rousseau, Abgrall M., Guéniot A., Champy F.

15 août 2020

Comment financer une politique de rénovation énergétique ambitieuse ?

Nicolas Dufrêne (Institut Rousseau), Olivier Sidler (Association négaWatt) et Édouard Bouin (Agir Pour Le Climat) débattent du financement de la rénovation énergétique des bâtiments et répondent aux questions des auditeurs de cette web conférence qui s’est tenue le 3 juillet 2020. Revoir l’événement

Par Institut Rousseau

1 juillet 2020

Comment reconstruire ?

L’Institut Rousseau a été fondé le 4 mars 2020 lors d’une soirée qui a réuni quelque 500 personnes. Une semaine plus tard, cet événement aurait été impossible. En ce mois de mars 2020, la vie sociale s’est soudainement arrêtée, la peur est apparue et certains des dogmes qui régissaient notre vie économique et sociale se sont effondrés. Depuis ce moment, nous vivons une « drôle de guerre », une guerre contre un ennemi invisible, une guerre qui nous oblige à nous terrer plutôt qu’à nous mobiliser. En 1940, le grand historien Marc Bloch écrivait un texte intitulé L’étrange défaite qui ne fut publié qu’en 1946, après son assassinat par la Gestapo. Cette « déposition d’un vaincu » a marqué les esprits dès sa publication : alors qu’il écrivait en plein cœur des événements, Marc Bloch a su discerner les causes immédiates, mais aussi les causes profondes de la défaite de la France. Il écrivait ainsi : « Beaucoup d’erreurs diverses, dont les effets s’accumulèrent, ont mené nos armées au désastre. Une grande carence, cependant, les domine toutes. Nos chefs ou ceux qui agissaient en leur nom n’ont pas su penser cette guerre. ». Aujourd’hui, la crise du Coronavirus a révélé en pleine lumière toutes nos fragilités : idéologiques, institutionnelles, économiques, productives. Nous payons aujourd’hui les erreurs des décennies passées autant, sinon plus, que les sacrifices imposés par le virus. Nous avons désarmé nos hôpitaux, complexifié et fragilisé toutes nos chaînes de production et confié notre approvisionnement en matériel médical de base au bon vouloir de pays étrangers. Nous avons affronté la crise financière avec des outils insuffisants et inchangés depuis 2008, accru les inégalités même face à la maladie, renoncé à organiser des solidarités et laissé le marché définir presque seul nos besoins et, finalement, notre chemin. Après cette crise, le retour au « business as usual » est impossible. Ce sont pourtant toujours les mêmes promesses, après une crise financière, un attentat ou une guerre, que « plus rien ne sera jamais comme avant ». Et souvent ces espoirs sont déçus par une pensée hésitante qui tend à reproduire ce qu’elle connaissait déjà. Nous allons pourtant au devant de nombreux défis nouveaux qui nous interdisent le retour au statu quo. Sisyphe a besoin d’abandonner sa pierre. Alors, s’il faut que l’État aide le secteur privé pour surmonter la crise, ce n’est pas pour lui rendre les clés sans contrepartie sociale une fois celle-ci passée, comme en 2008, ou pour relancer la machine productiviste sans prendre en compte nos intérêts environnementaux. Car nous aurons d’autres crises à affronter. Les dérèglements climatiques, la sixième extinction de masse, les désordres géopolitiques et sociaux grandissants ne nous permettent pas, malheureusement, d’en douter. La question est donc de savoir comment nous voulons affronter les prochaines crises. Veut-on les affronter avec des marchés financiers complètement paniqués avant même le premier choc réel ? Fait-on confiance à des dirigeants qui sont prêts à faire semblant de jeter par la fenêtre l’idéologie néolibérale, que l’on peut définir comme la confirmation par le droit et la politique de principes économiques ultralibéraux, alors qu’ils l’ont défendue toute leur vie ? Garderons-nous des institutions qui ont refusé de questionner les interdits (déficit, aides d’État, création monétaire, protectionnisme solidaire et écologique) avant l’arrivée d’une crise grave ? N’existait-il pas déjà une urgence climatique et une crise sociale qui auraient dû exiger de nous une mobilisation totale ? La rue, la pauvreté, le chômage et la pollution tuent aussi. Il ne s’agit pas bien sûr de remettre en cause l’énergie exceptionnelle déployée pour lutter contre le virus. Nous observons tous les jours l’humanisme et le dévouement de nos médecins, de nos personnels soignants et de tous ceux qui nous permettent de faire fonctionner le pays bon gré mal gré. Dans La Peste, Camus faisait du docteur Rieux une figure simple de l’humanisme, mais malheureusement sans illusions sur l’éternel recommencement (« Dites docteur, c’est vrai qu’ils vont construire un monument aux morts de la peste ? »). Il nous revient aujourd’hui de dépasser ce fatalisme et de nous poser la seule question qui vaille : comment reconstruire ? Éclairer ce chemin au regard de tout ce que cette crise a révélé en si peu de temps est essentiel. Car la résilience du corps social et du système économique ne s’improvise pas : elle se construit dans la durée, par des mécanismes de solidarité efficaces et grâce à des États bien organisés, capables de jouer leur rôle de garants de l’intérêt général. Par conséquent, de nombreuses activités doivent aujourd’hui sortir du domaine de l’idéologie néolibérale et d’une gestion uniquement privée pour rejoindre le champ de la délibération collective et la gestion commune, tandis que de nouvelles contraintes doivent peser sur nos individualités pour nous enjoindre de nous comporter rationnellement. Questions d’équilibre, de curseur et de priorités. Il s’agit d’une bataille culturelle et politique. Un monde qui ne brillait déjà pas par sa justice sociale, par son efficacité économique et par son humanité a craqué sous nos yeux. Paradoxalement, nous pouvons nous estimer heureux que le virus n’ait pas été plus violent car nous n’avions pas érigé les bonnes digues. L’avenir doit se construire sur des fondations plus solides. C’est tout l’objet de ce travail collectif des membres de l’Institut Rousseau. Comme dans tous les travaux de l’Institut, nous accordons une attention particulière aux propositions concrètes qui peuvent résulter de nos constats. Les sermons et les vœux pieux ne suffisent pas : il faut transformer le réel car, comme en médecine, le traitement de la crise immédiate engage aussi l’avenir du corps social. L’Institut Rousseau propose donc de publier, pendant un mois, une note par jour de réflexion sur les fragilités révélées par la crise et sur les moyens de les dépasser. Cette réflexion ne pourra pas être exhaustive : de nombreux sujets seront traités ultérieurement par l’Institut. Mais d’ores et déjà, le dossier de crise que nous proposons se fonde sur quatre axes essentiels pour formuler des propositions qui répondent à notre question : comment reconstruire ? le premier

Par Dufrêne N.

3 mai 2020

Soirée de lancement de l’Institut Rousseau

L’Institut Rousseau est un laboratoire d’idées attaché à la reconstruction écologique et démocratique de nos sociétés, dans toutes ses composantes économiques, sociales et institutionnelles. À travers lui, intellectuels, chercheurs, fonctionnaires, travailleurs du privé ou du public, entendent promouvoir l’idée d’une raison républicaine partagée et une vision rigoureuse de l’intérêt général, qui s’appuie notamment sur la notion de biens communs. Nous avons fait le choix de placer ces réflexions sous la figure de Jean-Jacques Rousseau qui faisait du respect de la souveraineté du peuple, et de la volonté générale fondée sur un libre exercice de la raison, notre chemin vers la modernité. Le mercredi 4 mars à 19h, nous vous convions à notre soirée de lancement afin de vous présenter notre projet, l’équipe et les premières notes que nous allons publier. Cette première soirée aura lieu à partir de 19h au Sacré Frenchy, 58 bd de Sebastopol. Merci à tous ! Merci au Sacré Frenchy pour l’accueil, et merci à toutes et tous d’être venus si nombreux : malgré sa taille, le restaurant était tellement plein à craquer qu’il a fallu monter sur les tables pour prendre la parole ! Nous sommes évidemment honorés que notre démarche ait suscité un tel engouement, et remercions chaleureusement ceux qui nous rejoignent et/ou nous soutiennent. À très bientôt ! L’équipe de l’Institut Rousseau Revoir la soirée de lancement

Par Institut Rousseau

1 mars 2020

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