Il ne sature pas les services de réanimation et n’appelle pas de mesures de confinement, pourtant le chômage agit dans le monde à la manière d’une épidémie silencieuse, causant des dégâts sévères à la fois sur ceux qui en sont victimes et sur les tissus sociaux plus largement. Or, contre le chômage, on n’a pas tout essayé. Voire, on l’a accepté comme un rouage essentiel du capitalisme, ainsi que l’a théorisé Karl Marx pour qui les effectifs de chômeurs constituent une armée de réserve industrielle.
A l’occasion de la crise sanitaire, la montée en flèche du chômage a été évitée en Europe grâce à l’utilisation massive du mécanisme de chômage partiel qui avait déjà fait ses preuves en Allemagne lors de la crise financière de 2008. Après avoir bondi aux Etats-Unis au début de la crise du Covid, le chômage reflue désormais, porté entre autres par les décisions de relance de Joe Biden. Mais le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu : son spectre plane encore sur l’économie mondiale, en particulier sur les pays les moins avancés et les populations les plus fragiles où qu’elles soient, à savoir les jeunes, les travailleurs peu qualifiés et les femmes.