Le rapport est technique, mais la Banque centrale européenne (BCE) adresse aux gouvernements un message éminemment politique, les pressant d’agir au plus vite pour enclencher la transition vers une économie zéro carbone.
L’institution de Francfort a publié, mercredi 22 septembre, les résultats de son tout premier stress test climatique appliqué à l’économie européenne. L’exercice consistait à tester l’impact du changement climatique sur plus de quatre millions d’entreprises dans le monde et sur 1 600 banques de la zone euro. La conclusion en est qu’« il est essentiel d’opérer une transition précoce et progressive, afin de pouvoir atténuer le coût de la transition verte et l’impact futur des catastrophes naturelles », a déclaré Luis de Guindos, vice-président de la BCE, dans un communiqué accompagnant la publication de l’étude.
Deux risques ont particulièrement été identifiés. Le premier est physique, lié à l’augmentation de la fréquence et de l’ampleur des catastrophes naturelles. Les usines de production situées dans des zones exposées aux risques naturels, par exemple près des rivières ou en bord de mer, et donc sujettes aux inondations, pourraient alors subir des dommages importants. « Ces dommages pourraient interrompre le processus de production à court terme et potentiellement conduire à la faillite de l’entreprise à plus long terme », note la banque centrale. Le second consiste en un risque de transition, celui du coût de l’introduction de politiques coercitives pour réduire les émissions de CO2, en particulier pour certaines industries fortement émettrices. Ces industries carbonées (exploitation minière, extraction de combustibles fossiles, métallurgie, etc.) devraient supporter des charges considérables pour réduire ces émissions, « ce qui augmenterait leur probabilité de défaillance à court ou moyen terme », souligne la BCE.