Pour redonner ses lettres de noblesse au débat sur la fiscalité en France, l’institut Rousseau propose une réforme radicale du système d’imposition sur le revenu, détaillée dans une note dont « Marianne » se fait l’écho. Un nouveau système simplifié et qui serait réellement progressif. Pour que l’impôt redevienne un instrument représentant véritablement le peuple.
« Illisible », « injuste », « confiscatoire ». Alors qu’il reste l’outil de solidarité le plus efficace dans nos démocraties, l’impôt cristallise pourtant chaque année toujours davantage d’aigreurs. En France, l’épisode des gilets jaunes, où une augmentation de la taxe sur les carburants fut l’étincelle de la révolte, l’a démontré. Attaqué ces dernières décennies par un discours dominant économiquement libéral qui prône – et obtient – sans cesse la baisse de la fiscalité, le consentement à l’impôt est en péril.
Faut-il s’y résigner ? Non, selon l’institut Rousseau qui propose une réforme radicale du système d’imposition sur le revenu, dans une note dont Marianne se fait ici l’écho. « Pour que le peuple se réempare de la question fiscale », les coauteurs de la note, parmi lesquels l’économiste Gaël Giraud et le haut fonctionnaire Nicolas Dufrêne, partent d’un double postulat : « répondre à un impératif de justice et de lisibilité ». De justice via « une véritable progressivité de l’impôt qui épargnerait les classes les plus populaires sans écraser les classes moyennes ». Et de lisibilité afin « de permettre un meilleur consentement de l’ensemble de la Nation » à l’impôt.