L’État, « le plus grand super profiteur » de la crise ? Voilà ce qu’on a pu entendre de Geoffroy Roux de Bézieux, invité au micro de France Inter pour l’ouverture des universités du MEDEF. Quelle provocation. Pendant que les très grandes entreprises se gavent, l’État est plus affaibli que jamais.
Nous avons vécu un été d’incendies et de sécheresse. La rentrée met en tension les services publics essentiels et s’annonce rude pour les plus fragiles. Faute de personnel, on ferme des CHU. L’Éducation nationale compte 4000 postes de professeurs vacants, quand il manque autant de chauffeurs de cars. Dans un contexte d’inflation forte, le prix de gros de l’électricité atteint des sommets, dépassant les 1000 € le MWh pour 2023 (12 fois plus qu’en 2022 !).
Nous ne manquons pourtant ni de richesses ni de moyens d’action. Au premier semestre 2022, les grands groupes français ont multiplié par trois leurs bénéfices nets. Accumulation absurde des grands possédants dans une mer d’angoisse populaire. Du côté des bancs de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (NUPES) à l’Assemblée nationale, on pousse l’idée d’une taxe sur les « superprofits » à l’instar de l’Espagne, de l’Italie et du Royaume-Uni. 59 % des Français y sont favorables selon une enquête YouGov.
À sa façon, l’Institut Rousseau poursuit son travail pour proposer des politiques publiques à la hauteur des enjeux de notre siècle, en traçant un chemin vers la reconstruction écologique et républicaine. Comme au premier jour, c’est ce projet qui conduit nos propositions pour cet automne. Avec notre première note de rentrée, nous proposons des solutions pour réduire les effets néfastes de l’inflation. C’est aussi le sens de nos travaux à paraître sur la question de la Zéro artificialisation nette, qui remettent à plat nombre de principes du développement territorial.
Au nom de l’Institut Rousseau, je vous souhaite une très belle rentrée, placée sous la tutelle conjointe de l’engagement et de la réflexion.